Ciné Mania
ALTO-STUDIO
 

ça continue...

ouh là là... Ca fait super longtemps que je n'ai rien écrit, par faute de temps je pense...

Voilà donc le tournage de mon court continue, mais pas aussi rapidemment que je le souhaiterais (ça m'apprendra à choisir des comédiens surbookés qui n'habitent pas la même ville...). Néanmoins, il ne reste que quatre scène à mettre en boîte ; sur quatorze, on peut dire que le principal est fait.

Mais un gros problème demeure : une scène de nuit en extérieur, censée se passer plus ou moins en été, n'a pas encore été tournée faute de pouvoir concilier les disponibilités des comédiens. Je crois qu'il va falloir que je change ça en une scène d'intérieur, parce que si on voit les acteurs emmitouflés dans de gros manteaux, faisant de la buée à chaque fois qu'ils ouvrent la bouche, alors que le lendemain dans le film ils sont en tee-shirt et le soleil tape dur, mon niveau de crédibilité va en prendre un coup... Tels sont les aléas des structures plus qu'amateurs !

Côté montage, j'ai pas vraiment commencé puisque j'ai peur qu'une fois en plein dedans je serais frustré de ne plus pouvoir avancer avec les séquences qui me manquent, donc je fais pour l'instant des petits tests d'étalonnage, sans aller plus loin. Je m'y attaquerai réellement une fois que j'aurai tout mon matériel filmique à disposition.

 

Les leçons de Mr. Tirard



Je viens d'achever la lecture du deuxième volume des leçons de cinéma de Laurent Tirard, que j’ai emprunté à ma médiathèque favorite. Il s'agit d'une série de dix-neuf interviews de réalisateurs d’horizons divers sur leurs méthodes de travail, ainsi que sur leur conception des techniques de réalisation.

Tout ceci est fort intéressant puisqu’on en apprend beaucoup sur les nombreuses (on pourrait quasiment dire infinies) façons de travailler qui existent. De plus, la richesse du bouquin vient entre autres de la diversité des personnes interrogées, de Jarmusch à Chabrol, en passant par Blier et Polanski. Il est étonnant de voir à quel point des réalisateurs aussi talentueux ont une vision à ce point opposée de leur travail. Ainsi, on apprendra que certains multiplient les prises à l’infini avant d’être entièrement satisfait, tandis que d’autres se limitent à sept au maximum, satisfait ou non. D’autres encore sont friands des répétitions, allant jusqu’à la perfection, alors que leurs collègues préfèreront saisir la spontanéité du premier essai.

Ce ne sont que des exemples que je donne ici, ce livre donne à voir tellement plus sur cette magnifique profession qu’est la réalisation, y compris à propos des doutes que peuvent éprouver chaque interviewé, ce qui quelque part, aurait tendance à nous rassurer nous aussi, réalisateurs amateurs.


Laurent Tirard, Leçons de cinéma, tome 2, Nouveau Monde éditions, 2006
 

Tournage mouvementé

Hier, vendredi 22, je tournais quelques plans pour mon court à la gare SNCF, essentiellement sur le quai, en prenant les TGV à l'arrêt. Je m'étais pourtant assuré sur le forum du Repaire qu'une autorisation n'était pas nécessaire (puisqu'il ne s'agit pas là d'une oeuvre à caractère commercial)... Et bien j'ai eu de la chance de tomber sur un employé de la SNCF sympa la première fois; il m'a simplement demandé de ne pas filmer les agents en service et les voyageurs qui ne le souhaiteraient pas. Mais j'ai eu droit à une seconde remontrance quelques dizaines de minutes plus tard, alors que je filmais dans le hall. Une hôtesse d'accueil vient me voir en me disant un truc du genre "Vous n'avez pas d'autorisation signée, il faut que vous alliez tout de suite à l'accueil voir cela avec le responsable". Grnx !!! Heureusement, je retrouve là-bas le monsieur que j'avais vu sur le quai qui me dit simplement qu'il faut normalement prévoir un tournage quelques jours en avance histoire d'être en règle.

Pour ma part, j'ai eu la chance de tomber sur quelqu'un de sympa qui ne m'a pas posé de problème, mais si vous souhaitez tourner vous aussi dans une gare, suivez mon conseil pour ne pas voir votre tournage interrompu ! En tout cas, s'il y a une prochaine fois, je demanderais effectivement l'autorisation signée pour éviter toute interruption impromptue...

 

J'ai rencontré Mathieu Amalric


C'était le 17 mars 2006. Nicolas Klotz tourne son nouveau long-métrage intitulé La Question Humaine. Son équipe et lui campent dans la Sarthe pour une semaine, pour une partie de campagne autour de Roëzé les premiers jours, puis au Mans lors des suivants.

Amalric est du casting, je le lis le matin même dans le journal. Comme il s'agit d'un de mes acteurs français préféré et que je n'ai rien de prévu cette après-midi là, je me rends sur le lieu du tournage, place Gambetta.

Klotz est présent, l'oeil dans la caméra, entouré d'une petite équipe. Les archives municipales servent de décor, apparemment transformées pour l'occasion en école de musique. Des enfants sortent du bâtiment, suivis par Michael Lonsdale qui vient donner la réplique à Amalric, qui se tient sur le parvis. Je regarde les prises qui défilent pendant une demie heure, une heure... Jusqu'à ce que la bonne soit en boîte.

L'équipe déménage le matériel une rue plus loin pour la séquence suivante, qui si mes souvenirs sont bons, se trouve être un plan à l'épaule particulièrement compliqué à mettre en place. Je discute rapidemment avec la chep-op, qui me dit qu'elle a fait une école au Canada, parcours selon elle indispensable pour commencer dans la profession. Puis de loin, j'entends Amalric dire à l'équipe qu'il se rend dans le café d'en face. Je le suis discrètement, dans l'espoir de pouvoir éventuellement lui dire bonjour. Je rentre dans la café, où il fait déjà la queue pour acheter Libération au moment où je l'aborde, en lui disant "Bonjour, excusez-moi, j'aime beaucoup votre travail dans les film de Desplechin", et lui de me répondre "Ah bah c'est lui". Je lui demande si je ne le dérange pas, qu'on doit souvent lui faire le coup dans la rue, et que peut-être il en a marre; et lui, toujours avec beaucoup de modestie "Ah non...". On discute trente secondes en se vouvoyant quand je lui dis "bon et bien je vais vous laisser travailler", et lui me demande "vous avez le temps de prendre un café ?".

Soyons clair, quand cette question vous est posée par Amalric, vous répondez forcément oui, alors c'est ce qui se produisit : je pris un café avec lui.

Du coup, on a discuté pendant pas mal de temps, sur son expérience autour de Spielberg dans Munich, film que je n'ai pas vu puisque je ne suis pas fan de sa filmographie ces derniers temps. Mais Mathieu me dit tout le bien qu'il pense de lui, et aussi la difficulté qu'il a ressentie lors de ce tournage d'apprendre ses lignes en anglais, que le barbu à lunettes aime modifier régulièrement au dernier moment, et qui donne également ses indications à toute vitesse.

Puis nous abordons la filmographie de Mathieu en tant que réalisateur, qui m'est beaucoup plus inconnue que celle de l'acteur; puisque je n'ai vu que Le Stade de Wimbledon. C'est à ce moment là qu'on parle vraiment de réalisation, lui qui se définit volontier plus réalisateur qu'acteur. A son avis, les écoles de cinéma ne servent à rien, pourvu que l'on tourne ses court-métrages le plus souvent possible. Il me révèle même qu'au début, il se fait peintre en bâtiment pendant quelques temps, pour s'en sortir et par la suite, pouvoir exercer la profession à laquelle il aspire. Je lui demande s'il a un projet de réalisation en cours, il me répond de manière affirmative en m'indiquant qu'il souhaite prochainement se retirer de sa carrière d'acteur pour se consacrer à l'écriture. Sur ces bonnes paroles, je lui demande s'il recherche des stagiaires pour ce futur tournage; malheureusement, il ne s'agit encore que d'un projet au stade de l'écriture, les fonds ne sont pas encore récoltés, donc il ne recherche personne pour le moment.

Ayant alors tous deux fini notre café, je lui dis au revoir, presque à contre-coeur, je n'ai pas vraiment envie de le quitter, persuadé de toutes les choses qu'il a encore à m'apprendre, à me dire, pour m'encourager, tel qu'il vient déjà de le faire; mais il doit retourner travailler, et moi, je dois aller continuer l'écriture de mon scénario.

C'est donc une rencontre très enrichissante qui se produisit ce jour là (enfin surtout pour moi !), j'ai eu le plaisir d'échanger mon expérience avec un "vrai", un "grand", qui me conseille de faire exactement ce que je fais si je veux pouvoir vivre un jour de ce métier fantastique. Quelqu'un de très modeste, de très humain, de très vrai finalement.


Nicolas Klotz de dos, derrière sa caméra
 

Deuxième journée

Aujourd'hui, dimanche 17 septembre 2006, par la grâce des dieux de l'Olympe et surtout du grand Zeus, il a fait beau. Et ça tombait super bien, parce que moi j'avais prévu de tourner une scène en extérieur dans un parc près d'une rivière. Du coup, j'ai eu la chance d'avoir une lumière magnifique. L'espace de quelques instants, je me serait presque pris pour Auguste Renoir, comme s'il s'agissait des bords de Seine à Chatou ou Bougival, en train de composer les Canotiers ou bien encore la Grenouillère. Les reflets du soleil sur le pont, les petits canards qui font "coin-coin", les taches de lumière à travers le feuillage des arbres... Bon d'accord, j'avais pas de pinceau, c'est ma VX2000 qui a presque tout fait (j'ai quand-même composé quelques cadres pas trop mauvais...). Tout ça pour dire que c'était une journée d'autant plus exceptionnelle que la météo ne l'avait pas vraiment prévu.

C'était donc la deuxième journée de tounage de mon nouveau court, par laquelle nous avons commencé une scène d'intérieur, bouclée assez rapidemment, et nous avons enchaîné dans le parc en question. Tout cela commence à prendre forme, déjà trois scènes sont dans la boîte, j'ai une heure quarante de rushes, de quoi commencer bientôt à monter.

Pour le plaisir, une petite capture :
 

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